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    Que voulez vous

    (suite à un message de Eklablog me demandant d'activer ce blog)

     

     

     

     

     

     

     

    Que voulez vous que je vous dise

     

    il n’y a rien à ajouter

     

    sur la toile tant de bêtises

     

    et tant d’experts à radoter

     

     

     

    des articles qui héroïsent

     

    nos soignants, hier stigmatisés,

     

    des autoproclamés es-crises

     

    des ministres, des députés

     

     

     

    des décideurs qui déduisent

     

    des présentateurs empotés

     

    des hésitants qui temporisent

     

    des discoureurs disqualifiés

     

     

     

    qui se refont une santé

     

    en montant des chevaux de frise

     

    là où il fallut les ôter

     

    pour ceux que l’on hospitalise

     

     

     

    dans le pays juste à côté

     

    Que voulez vous que je vous dise

     

    je ne voudrais pas ergoter

     

    sur le règne de la bêtise

     

     

     

    si justement bien partagée

     

    prendre ma part n’est pas de mise

     

    et je la laisse volontiers

     

    aux histrions qui télévisent

     

     

     

    leurs avi s de covi dité.

     

     

     

     

     

     

     


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    Je me souviens de tout

     

     

     

     

     

    Je me souviens de tout

     

    de tout un petit peu

     

    de tout parfois beaucoup

     

    et même si c’est peu

     

    et même un petit rien

     

    c’est quand même un peu mieux

     

    que rien du tout

     

     

     

    je me souviens de rien

     

    de rien qu’un petit peu

     

    parfois de rien du tout

     

    de tout un petit peu

     

    et peu ce n’est pas rien

     

    c’est juste le milieu

     

    juste entre tout ou rien

     

     

     

    je me souviens de tout

     

    de tous ces petits riens

     

    qui font en fait un tout

     

    de tous ces petits riens

     

    c’est fait d’un peu de tout

     

    moi je n’y suis pour rien

     

    trois fois rien du tout

     

     

     

     

     

    je me souviens des riens

     

    des petits riens du tout

     

    mais m’en souviens très bien

     

    très bien c’est mieux que rien

     

    même pour des petits riens

     

    même des moins que rien

     

    des petits riens c’est tout

     

     

     

    Je me souviens très bien

     

    et de tout et de rien

     

    je suis un moins que rien

     

    je mélange un peu tout

     

    tout de ces petits riens

     

    qui reviennent de loin

     

    quand on est loin de tout

     

     

     

    reviennent sans faire exprès

     

    et loin c’est pas tout près

     

     

     

    de nous

     


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    Le mois de mai

     

     

     

    C’est le mois souvent des toujours

     

    mais aussi le mois des oui mais

     

    des pétales on a fait le tour

     

    marguerite perd ses atours

     

    au mois de mai

     

     

     

     

     

    Dans le ciel les arabesques

     

    des abeilles, dans les ramées

     

    un vol de tourterelles fait presque

     

    c’est le souvenir qui me reste

     

    penser à mai

     

     

     

     

     

    Les bourdons boivent les corolles

     

    dans le ciel des papillons

     

    avec leurs couleurs rockenrolls

     

    comme d’étranges parasols

     

    fêtent les mays

     

     

     

    Vous pourriez croire qu’au soir

     

    l’ombre a dissous notre forêt

     

    et diffus d’un large encensoir

     

    le brouillard a mangé l’usoir

     

    mais

     

    on est en mai

     

     

     

     

     

    La nuit avale le silence

     

    Seul au loin le ronronnement

     

    d’un camion dans le vide immense

     

    résonne comme un commencement

     

    de mois de mai

     

     

     

    ta main dans ma main se balance

     

    juste un moment, on est tout près,

     

    j’ai tout compris, tout a du sens

     

    ton cœur bat dans ma main fermée

     

    au mois de mai

     


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    Nous avons fait la guerre

     

     

     

     

     

    Nous avons fait la guerre aux gens

     

    dévastant des contrées prospères

     

    apportant massacres et misères

     

    cent fois coupables et innocents

     

    unis par le même mystère

     

    qui fait de nous un jour puissants

     

    le lendemain moutons bêlants

     

     

     

    Alors

     

    allons nous faire la guerre aux fleurs ?

     

     

     

    Nous avons fait la guerre aux Dieux

     

    qui nous jugeaient de leur hauteur

     

    tous se proclamant nos auteurs

     

    Aux idoles nous mîmes le feu

     

    nous nous fîmes les pourfendeurs

     

    des mythes anciens et odieux

     

    plantant leurs prêtres au bout de pieux

     

     

     

    Pour plus tard

     

    faire la guerre aux fleurs ?

     

     

     

     

     

    Nous avons fait la guerre aux mères

     

    aux enfants, aux frères et sœurs

     

    issus de nous et de nos peurs

     

    reprenant l'usage de nos pères

     

    massacrant nos proches de cœur,

     

    pendant les nôtres avec les leurs

     

    aux mêmes branches, du même fer.

     

     

     

    Demain

     

    devrons nous faire la guerre aux fleurs ?

     

     

     

    Nous avons fait la guerre aux hordes,

     

    aux hardes, aux meutes et aux troupeaux,

     

    poursuivant les buffles et leurs veaux,

     

    lançant la flèche, la hache et la corde,

     

    abattant louves et louveteaux,

     

    pour la viande, la dent et la peau,

     

    sans pitié ni miséricorde

     

     

     

    Pourquoi

     

    nous faudrait-il faire la guerre aux fleurs ?

     

     

     

    Nous avons fait la guerre à la terre

     

    l'inondant de produits chimiques

     

    de désinfectants pour cliniques

     

    la perforant d'outils de fer

     

    sans souci de santé, des risques

     

    la destruction comme viatique

     

    asphyxiant jusqu'à l'atmosphère

     

     

     

    Faut-il

     

    aller jusqu'à faire la guerre aux fleurs ?

     

     

     

    Nous avons fait la guerre aux forêts

     

    aux steppes fragiles, aux savanes,

     

    au chêne, au sapin, au platane,

     

    au vent, aux glaces, aux marées

     

    au papillon comme au lucane

     

    nous l'avons joué pyromane

     

    quand il faut décider l'arrêt

     

     

     

    Sinon,

     

    faudra-t-il faire la guerre aux fleurs ?

     


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    A l’OCCASION

     

     

     

     

     

    A l’occasion,

     

    Venez me voir

     

    Je vous jouerai de la guitare

     

    On ouvrira une ou deux bières

     

    On pourra reparler d’hier,

     

    Quand on était jeune,

     

    Quand on était bien,

     

    qu’on écoutait Brel,

     

    et qu’on avait pas faim,

     

    et que je jouais de la guitare

     

    et que je chantais, à l’occasion…

     

     

     

    A l’occasion, venez me voir,

     

    On pourra noyer l’désespoir,

     

    ce p’tit qui vient avec la poire,

     

    et qu’on griffe de dérision

     

    c’est très tendance, c’est l’occasion

     

    On pourra parler de toutes les filles,

     

    Qu’on a connues ou pas connues

     

    Et puis reprendre toutes les billes

     

    Perdues dans les récréations

     

    Venez me voir à l’occasion

     

     

     

    A l’occasion,

     

    venez me voir

     

    on parlera des jours anciens

     

    quand on parlait haut

     

    quand on parlait fort

     

    quand on était bien

     

    qu’on était égaux

     

    vu qu’on avait rien

     

    et que je jouais de la guitare

     

    tout en pleurant, à l’occasion

     

     

     

     

     

    A l’occasion, venez me voir

     

    Jolies demoiselles d’un soir

     

    Ce qui me reste est d’occasion,

     

    Le moteur est mort pour de bon

     

    y reste juste un peu d’espoir

     

    Mais les freins sont encore au top

     

    C’est un peu comme les ressorts,

     

    ça sert de points de suspension…

     

     

     

    En attendant, entre deux bières,

     

    Si vous voulez que nous partions,

     

    Vous serez mon hôtesse de l’air

     

    Moi qui supporte pas l’avion,

     

    je vous invite au départ,

     

    sur mon canapé de stewart.

     

    On peut aimer, s’aimer peut être

     

    On peut s’aimer à l’occasion.

     


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